Speaker 1 (00:00.673)
Il y avait aussi une urgence, mais l'urgence de me prendre au sérieux et de prendre au sérieux ce que j'étais en train de faire. Et là, c'est la première fois de ma vie, pour le coup, que je me suis fait aider pour pouvoir faire ça. De me dire, ok, non, tu ne pas pouvoir faire seul, ne vas pas pouvoir y aller seul. J'avais tenté déjà auparavant aussi dans la photo de me lancer, puis en fait, je me suis dégonflée. Je me suis dit, voilà, des directeurs artistiques et tout. Non, non, enfin, je ne veux pas rentrer là-dedans. en fait, parce que ce n'était pas moi, en fait, ce n'était pas mon truc.
Et je me suis dit, il faut pas que tu cèdes à la panique, prends ça au sérieux et entoure-toi. Et c'est là que j'ai pris contact aussi avec toi.
Vous écoutez Bien à mon compte, le podcast business et bien-être pour les indépendants qui veulent transformer leur activité en une source de revenus réguliers, d'impact et d'épanouissement.
Je m'appelle Cassia, je suis à mon compte depuis 2009 et je suis bien placée pour savoir qu'être indépendant c'est une aventure passionnante. Mais parfois c'est aussi se sentir seul face à des défis complexes, trouver des clients, jongler entre les projets pro et la vie perso, ou encore traverser des périodes de doute et de creux, surtout quand on est hyper sensible et cérébral comme moi. Dans ce podcast, je partage des stratégies concrètes pour se faire connaître et signer plus de clients.
Des outils pour calmer les ruminations et les montagnes russes émotionnelles, ainsi que des interviews d'indépendants inspirants qui montrent les mille une façons de s'épanouir à son compte. Alors si tu veux plus de clients, plus de plaisir et plus de sécurité dans ton activité indépendante, écoute l'épisode d'aujourd'hui.
Speaker 2 (01:29.94)
Cette semaine dans le podcast, j'ai le grand plaisir de vous recevoir l'artiste Sylvia Pires d'Arocha dont la pratique mêle peinture majolique et recherche expérimentale sur la matière. De la photographie aux arts plastiques en passant par la peinture, Sylvia a toujours eu une pratique artistique en parallèle de son travail comme ingénieur de recherche. Mais depuis un an, Sylvia est artiste à plein temps et quelle année ça a été ? De la vente de sa première pièce à sa présence au Grand Palais cette année sur le Salon Révélation, Sylvia vient nous raconter l'année incroyable qu'elle vient de passer.
C'est parti. Bonjour Sylvia et bienvenue dans Bien à mon compte.
Bonjour Katia.
C'est un grand plaisir de te recevoir, d'autant plus que j'ai parlé de toi lors de plusieurs épisodes de ce podcast, donc tu as un petit peu une célébrité locale.
C'est vrai que j'ai reconnu quelques indices mais je n'étais pas certaine.
Speaker 2 (02:17.902)
Et bah si, c'était bien toi. Cet artiste qui a explosé en l'espace de 12 mois quoi.
Alors oui, c'était en juin en fait, je n'étais pas du tout dans la même énergie. Il a à peine un an, puisque le 12 juin, j'avais mon licenciement définitif, après 21 ans de bons et loyaux services dans l'administration publique. Alors après, dans ma formation initiale, j'ai suivi des études d'art, j'ai été photographe, j'ai travaillé dans la photo pendant plusieurs années, et j'ai suivi ensuite un parcours, on va dire, académique dans la recherche et l'éducation.
Je n'ai jamais arrêté ma pratique. c'est vrai que je m'étais toujours dit, et j'avais prévenu toute ma famille et tout mon entourage, à 52 ans je suis artiste à plein temps. Parce que j'avais toujours une pratique et avant d'avoir cette bascule un peu forcée par le licenciement pour arrêt de mon poste, tout simplement, j'avais déjà engagé vraiment activement depuis trois ans ma reprise dans le tissu artistique par le biais d'exposition.
par le biais de résidences aussi et de commandes publiques. Mais disons que je n'y mettais pas toute mon énergie et tout mon temps. Je me servais de l'enseignement supérieur pour m'échapper quand la pratique artistique devenait un peu trop obsessionnelle. Et quand c'était vraiment galère dans l'enseignement supérieur, je me réfugiais dans ma pratique artistique. Mais je ne suis jamais dédiée à elle exclusivement. Même si je m'étais devenue limite en disant « A 52, je suis artiste, c'est définitif à plein temps. » Voilà.
mais comme quelque chose que je me donnais à moi-même, fait, comme cette espèce de date, d'âge un peu butoir. Parce que je m'étais dit, 50, c'est trop tôt, 51, c'est déjà pris par le pastis, donc 52, c'est parfait. Voilà.
Speaker 2 (04:08.242)
D'accord, je vais demander pourquoi 52 en particulier, mais tu viens de t'y répondre. Si je comprends bien, tu es vraiment l'illustration parfaite de la personne qui perce du jour en demain après 20 ans de travail.
Oui, exactement. Pendant plusieurs années, j'ai d'abord cherché mon médium. J'ai tourné autour énormément d'une pratique d'abord très focus sur la photo, avec un objectif de finir dans les galeries, beau tirage, caisse américaine. Je présentais souvent mon travail dans les lectures de portfolio et autres. J'étais une fois coup de cœur de portfolio, mais disons qu'en fait, je n'arrivais pas, fait, j'étais un peu coincée par ce support.
et j'ai aussi rapidement commencé à casser ça, à travailler autour de la photographie dite plasticienne, à mêler différents médiums. Disons qu'en fait je n'avais pas rencontré mon support pour me consacrer pleinement, même si j'en avais un en tête, mais je le regardais un peu de loin. J'ai mis 21 ans à le rencontrer.
Quel est ton médium aujourd'hui
Alors aujourd'hui mon médium, il est concentré sur un carré. Ça ne concentre pas tout ce temps tout mon parcours vraiment quand j'y pense maintenant. Et sur celui-ci en fait, carreau de faïence, en fait je peins et je peins au judoxide. Donc j'utilise une très vieille technique qui est née en Perse, qui est la technique de la majolique, qui a eu une grosse apogée 18e siècle. Et cette technique-là en fait, on la voit un peu partout, en péninsule libérique.
Speaker 1 (05:38.99)
Portugal notamment, et aussi au Hollande, à Delphes. Donc on la connaît très bien sous ces couleurs de blanc et bleu, mais qui est devenu une esthétique, mais au début c'était un problème technique puisqu'en fait il voulait pas mélanger plus de trois oxydes. Et moi en fait je casse un peu ces représentations-là, cette esthétique-là, et je pousse justement le travail des jus d'oxydes. Je crée ma propre palette, je mélange un peu tous ces oxydes à base de fer pour créer mes propres couleurs.
Et à l'intérieur de ce carré, de ces oxydes, je retrouve le cadrage de la photo, je retrouve la chimie des émaux, le travail d'enquête que j'avais quand j'étais ingénieure de recherche et puis la magie de la révélation. Pour ceux qui ont connu dans une chambre noire, moi je la retrouve dans le four puisque tout est cuit et révélé à 1020°.
Est-ce que tu peux nous dire ce qu'est un jus d'oxyde pour les néophytes que nous sommes ?
Un gil d'oxyde, c'est simplement des poudres d'oxyde qui peuvent être de fer, de cuivre, de manganèse, qui sont mélangées à de l'eau, tout simplement, et avec des taux de dilution différentes selon l'intensité et la couleur qu'on Et moi, j'essaye de plus en plus d'utiliser que les oxydes différeux et d'aller moins du côté de ceux qui sont bien connus comme le cobalt, le bleu.
qui n'est pas très bon à manipuler, à respirer et pas très cool non plus à extraire du sol.
Speaker 2 (07:09.038)
en plus dans une démarche d'éco-responsabilité.
Oui, de plus en plus, notamment en fait, c'est un travail que j'aime particulièrement justement parce qu'en fait je cherchais ces oxydes vraiment dans la terre. Et là, dans les dernières recherches de recettes justement, j'utilise du jus d'ardoise, de l'ardoise que j'ai sur mon terrain et j'opile et là j'ai obtenu de merveilleux roses. Ils sont très beaux.
Et où est-ce qu'on peut voir ton travail ?
On peut voir mon travail sur Instagram, peut voir mon travail aussi sur mon site, on peut voir mon travail en galerie à Nantes, il y en une à Paris. On pouvait voir aussi une grande pièce au Grand Palais, une très grande pièce monumentale, et qu'on pourra revoir aussi dans un showroom à Paris mi-juillet.
tu étais à la biennale, la biennale révélation au Grand Palais cette année. Alors, décris-nous cette œuvre.
Speaker 1 (08:05.71)
C'est une œuvre que je l'appelle monumentale parce qu'elle dépasse le mètre, elle fait 2m50. Elle est constituée de 184 carreaux et le sujet que j'ai voulu traiter c'est un peu le sujet d'un arbre que j'ai traité comme un portrait et qui est lui un peu une évanessance du moment où je me suis réapproprié ce médium-là du carreau de Faliens puisqu'en fait il a toujours fait partie de mon paysage. Je suis l'uso-descendante.
Je suis binational, je suis portugaise. J'aime ce carreau mais je n'ai jamais su vraiment trop quoi en faire. C'est vraiment lors d'une résidence au Brésil qu'il est revenu à moi ailleurs, autrement dans un autre contexte. Paradoxalement parce que j'étais en pleine forêt. C'était un peu un hommage à ces arbres-là.
Et comment tu t'expliques qu'il t'a fallu 20 ans pour arriver à ce médium ?
Ce qui fou, c'est que j'aurais pu avoir des raccourcis parce que plein de fois je me suis rapprochée de lui et plein de fois je l'ai fui. Justement, les trois dernières années, je me rapprochais de lui et j'ai trouvé des solutions pour le pasticher à travers... Ce n'était pas de la faïence, c'était du carotement. Je ne le cuisais pas, je voulais tout faire à froid. C'est paradoxal parce qu'en fait, c'est un support qui est très populaire et peut-être qu'il était trop populaire. Et je me disais non, en
tu dois travailler sur d'autres supports, ou si tu fais de la peinture, il que tu fasses autre chose, autrement. Ouais, il y avait quelque chose là-dedans de pas assumer, très clairement, alors que plein de fois, fait, ça me rattrapait. Et à un moment donné, de toute façon, j'ai pu le choix. Au Brésil, ça a vraiment été quelque chose d'assez fort. Je suis revenue, je savais pas trop quoi en faire, j'ai continué ma pratique autour de l'expérience, autour de tout ça, et vraiment au moment du licenciement, le 25 avril, je mettais plus les pieds.
Speaker 1 (09:52.414)
dans cette structure d'enseignement supérieur. C'est le jour de la révolution des œillets. J'ai pris un atelier pour moi toute seule, parce j'étais en ateliers partagés et en occupation précaire. Et je me suis équipée. J'ai acheté mon premier four et je me suis dit « j'y vais ». C'est ma révolution. Et je me suis autorisée à y aller en fait. T'as le droit et c'est ok.
Alors raconte-nous ce qui s'est passé une fois que tu t'es donné cette autorisation.
D'ailleurs, a fallu j'aille vérifier si c'était pas qu'il y rarefantasme. Donc je me suis dit au pire, j'investis dans un four. J'ai commencé à investir justement dans les premiers émaux, ça ne m'allait pas. J'ai voulu faire mes propres recettes avec les oxydes et me dire, bon, tu sais peindre, mais est-ce que tu sais peindre avec ça tout en noir et blanc en plus parce que tu ne vois quasiment rien avant que...
Oui parce que tu as un processus de création qui est très spécifique. C'est pas comme si tu peignais sur une toile. Si tu pouvais, décrire ton geste créatif.
Je déplie les carreaux sur un grand panneau. En fait, ils sont tous enchaînés les uns les autres et j'ai tous mes pots avec mes jus, qui sont tous avec des recettes et des taux dilution. 50 nuances de noir, c'est vraiment là-dedans. Il n'y a qu'un jus d'oxyde qui est jaune, mais qui ne pas du tout jaune. Donc du coup, pas du tout s'attendre à lui pour créer des points de lumière. Donc je travaille à l'aveugle, en négatif et en contraste, comme dans une chambre noire en fait.
Speaker 2 (11:18.542)
Tu ne sais pas ce que ça va donner avant que ça sorte du four.
Non, maintenant je les connais, mais comme je le dis toujours, moi je peins avec le feu, donc c'est la troisième main qui va finir ce travail-là et qui va révéler.
Et c'est dingue parce que, ayant vu ton travail, on sent une telle intentionnalité qu'on n'a pas du tout l'impression qu'il s'est joué énormément de hasard en un sens, d'arbitraire quelque part dans ce résultat.
C'est du contrôle et c'est de la promesse en fait parce que c'est de la promesse du four et le contrôle tu l'as en amont, parce que je dessine beaucoup et je teste tous mes jus d'oxyne. Mais par contre ce que je ne sais pas c'est qu'en fait en plus j'ai un geste pictural qui est quand même assez ample, qui est dans les mouvements et de toute façon les oxydes vont se rencontrer. Donc je n'ai pas moi fait cette recette là de rencontre d'interface en fait de ce point de jonction qui elle va donner en
encore autre chose, va raconter une autre histoire, va amener une autre couleur. Souvent c'est beaucoup plus heureux que malheureux et ce qui devient malheureux c'est quand j'arrive pas à cette couleur là. Oui, il certaines couleurs, j'ai fait le deuil de les retrouver.
Speaker 2 (12:28.462)
Je pense que tu ne retomberas jamais sur ce ratio.
J'ai essayé. Il a un bleu magnifique que je n'ai réussi. Des fois, je me réveille la nuit, me sens ici ou alors je me filme souvent en train de peindre justement pour voir ce qui se passe quand je fais des mélanges, à refaire des zooms arrière sur la vidéo pour me dire mais non, là c'était telle jus, tu posé le pôle à cet endroit-là. Mais non, je n'ai pas réussi.
À quel moment tu t'es réellement considéré comme une artiste
quand je me suis fait appeler Sylvia. C'est-à-dire qu'en fait mon prénom français, c'est Sylvie. Je suis née sous Sylvia et au Portugal je Sylvia. C'est curieux mais c'est deux énergies différentes. À partir du moment où j'ai réussi à me nommer au monde Sylvia, à signer Sylvia, changer mon adresse mail sous Sylvia, j'ai pris la place de l'artiste que je voulais être.
Ça me touche énormément parce que j'ai la même histoire. Comme toi, j'ai une double nationalité. Moi, c'est la Pologne. Et je suis née Kasha. Et après, je suis devenue Catherine. C'est pas du tout le même délire. C'est pas du tout la même énergie. Et puis c'est pas moi surtout. Je crois que c'était vers 25, 26 ans où j'ai décidé de pas me faire appeler Kasha. Ça a été un peu perturbant pour les gens qui m'avaient connu tout cet autre prénom. Mais en fait, c'est ma vérité. Il est temps de l'assumer. Et je pense à tous ces gens qui se disent
Speaker 1 (13:30.222)
Bon, voilà.
Speaker 2 (13:50.56)
à 40 ans passé, bon il est peut-être trop tard. Et toi, ce que j'adore, c'est que tu dis, non, à 52 ans. À 50 ans, je suis trop jeune, c'est trop tôt, mais à 52, pourquoi pas ?
Oui, donc je l'ai fait avant. J'étais assez fière de ça, de pouvoir le désigner. Je m'appelle Sylvia, je suis artiste et j'ai pas 52 ans. Ma pratique est la peinture majolique sur Carrefour Science et c'est peut-être le temps nécessaire qu'il aura fallu. C'est à partir du moment où je suis enfermée que je suis allée vérifier que techniquement, ok, ça allait être compliqué mais c'était le fun. Il y avait tellement de choses à l'intérieur qui étaient moi.
que les histoires que je pouvais raconter, que par les essais-erreurs, que par le côté magique et addictif d'ouverture, de fermeture, de four. Et puis, oui, de contrôle et de promesse, comme je disais, qui amène quand même vachement de mautestie. Mais à ce moment-là, vraiment, je me suis prise au sérieux. C'est pour ça que quand je dis que j'ai un destí, c'est pas que le temps aussi, il y avait le four. Mais bon, le four, c'est un moindre risque. Je savais que je pouvais le revendre.
mais j'ai investi aussi dans les personnes qui allaient m'accompagner parce que je savais que je ne pouvais pas rester toute seule. J'avais cette notion d'urgence. Il est urgent pour moi de me prendre au sérieux. Non pas pour essayer d'aller vite, mais pour ne me perdre là-dedans, fait. Pour ne pas me laisser déborder parce que je savais que j'allais être en prise de plein de doutes. Parce que, en gros, tout monde me regardait autour de moi en mode « dans un mauvais karma, là
Elle vient de se faire virer, après 21 ans, la pauvre, oui, laissons-la faire sa peinture dans sa grotte, ça va lui faire du bien. Mais oui, y avait aussi une urgence, mais une urgence de me prendre au sérieux et de prendre au sérieux ce que j'étais en train de faire. Et là, c'est la première fois de ma vie, pour le coup, que je me suis fait aider pour pouvoir faire ça. De me dire, ok, non, tu ne pas pouvoir faire seul, tu vas pas pouvoir y aller seul. J'avais tenté déjà auparavant aussi dans la photo de me lancer, puis en fait, je me suis dégonflée, enfin, je me suis dit, là là.
Speaker 1 (15:49.23)
des directeurs artistiques et tout, non, je ne veux pas rentrer là-dedans, en fait, parce que ce n'était pas moi, ce n'était pas mon truc. Et je me suis dit, il faut pas que tu cèdes à la panique, prends ça au sérieux et entoure-toi. Et c'est là que j'ai pris contact aussi avec toi. Je me suis dit, il pas que je reste seule. Je pense que j'y serai encore dans l'atelier ou peut-être même que j'aurai arrêté. Je ne pas, tu m'en peux pas prédire, mais tu as tellement de choses à régler, tellement de démons avec lesquels tu dois te battre, de bruits extérieurs, que pour rester focus,
Peut-être qu'il a des gens qui arrivent, mais enfin moi je savais que ça allait être pas dans la capacité de travail, mais dans la capacité à faire preuve de discernement, en toute honnêteté, et puis pas aller en perçuer le compagnon, la famille autour le soir, éternellement avec ma vie de mon œuvre, ça c'était pas possible.
Je me souviens très bien du moment où on s'est rencontré, où tu es venue me voir. J'ai été impressionnée par la maturité de ta démarche. Et à ce moment-là, rien n'était fait. On va parler de ton parcours et des étapes de construction qui sont absolument fascinantes derrière. Mais c'est vrai qu'à ce moment-là, tu avais entre guillemets seulement ton four, ton atelier et des idées. temps. du temps. Donc bravo Sylvia.
Merci Kasia !
Maintenant j'ai une question, peut-être un petit peu délicate, mais dans le travail qu'on a fait ensemble, qui portait essentiellement sur la communication, comment je développe mon activité, comment je parle de moi, qu'est-ce qui était le plus difficile pour toi
Speaker 1 (17:17.017)
Je crois que ce qui était plus difficile c'était d'être à l'écoute, à mon écoute et de bien me traiter. Première chose que tu m'as posé comme question c'est il n'y avait rien de technique en fait. Il y avait qui je suis mais il y avait aussi d'abord comment tu dors, ce que tu manges. ça me paraissait fou en fait qu'on me pose ces questions là.
Frantocole s'appliquer, oui. Ouais...
Et ça, je me suis dit, c'est bizarre, je pense même pas qu'on médecin m'aident à la dernière fois que je suis allée le voir. Et là, d'un coup, il a quelque chose qui a basculé sur le « est-ce que tu t'écoutes ? » Est-ce que tu te traites bien ? » Et une fois, tu me l'as dit, tu te parles mal, Sylvia. Cette phrase-là, résonne encore. Quand vraiment, parfois, je ne suis pas sympa avec moi, ça, résonne. Je ne pas, il a un pivot qui s'est fait.
de dire non en fait oui il y a de l'investissement dans ton travail mais il a aussi le respect que as envers toi en fait d'abord toi en fait et ça c'était nouveau pour moi.
J'ai la ferme conviction que ce qui nous fait réussir, qui nous fait pop-up, éclore, ce que tu veux, c'est quand on trouve cet alignement entre qui on est vraiment et l'expression dans le monde. Quand on ose dire, voilà qui je suis, voilà ce que je fais et advienne que pourra. Tu ne pas l'avoir si tu te maltraites. Pour accueillir le niveau de succès que tu désires, il faut que tu te traites avec respect et considération, comme quelqu'un d'important.
Speaker 1 (18:49.23)
Oui, ben ça, c'est vraiment quelque chose qui s'est mis en place. Mais pas en mode pensée magique. C'était pas en mode, tu te regardes dans le miroir, tu te dis « ouais, ce matin, c'est pas à la plus belle, là, là, là ». Non, c'était plus subtil, qui pour le coup est vraiment nouveau. Puis plein de fois, j'ai encore, j'ai des flippes, « ouais mais ce sera mal entendu, voilà, là ça passera pas, enfin tout peut s'arrêter demain ». Donc voilà, j'ai ces petits trucs-là qui peuvent revenir très vite.
Mais avec un beau coaching, on peut revenir très vite aussi sur ces petits moteurs internes en disant, ok, bon, là, tu peux recaler et si tu ok, ça va être ok.
de ton expérience intérieure, comment ça s'est traduit dans les rencontres, les expériences, les opportunités, à partir du moment où tu t'es lancé
J'ai beaucoup peint, j'ai beaucoup beaucoup peint et j'ai commencé un peu à vouloir les donner à voir. Donc j'ai participé à des temps comme carré sur scène. J'avais déjà été prise mais pour d'autres boulots, sur des lectures de portfolios avec des experts. Donc je suis allée vérifier auprès de la communauté artistique, des curateurs, des collectionneurs.
que ça veut dire tu as envoyé des dossiers, des candidatures, tu fait des mails.
Speaker 1 (20:06.446)
Oui, Carré sur scène par exemple, c'est du candidat pour pouvoir être éligible aux lectures de portfolios. Et là, ça a été vraiment le premier point pour revérifier avec eux des galeries. Après, tu des experts, tu choisis un peu l'univers que tu veux, moi j'avais pris des critiques, galeristes et collectionneurs. Il y avait un curateur aussi. Donc ça m'a permis aussi de bien comprendre moi-même déjà comment en parler, comment...
Vérifier aussi comment ça répondait et puis comment ils réagissaient face à ce support-là. On ne savait pas trop si c'était de l'art, de l'artisanat, du design. En tout cas, l'accueil était bon. C'était juste à moi de trouver la famille. Donc aujourd'hui, je navigue avec les galeries et de la commande d'artisanat d'art et puis des résidences d'artistes. Alors galeries, je sais qu'on dit qu'il ne pas aller voir les galeries parce qu'en fait, ils le prennent très mal.
Moi, a juste le galeriste à Paris qui m'a été conseillée, justement après Carré sur scène. En fait, ça navigue entre la légende urbaine et peut-être aussi certains galeristes qui la laissent faire. En tout cas, moi j'avais une galerie que j'aimais beaucoup à Nantes, c'est la galerie Mira, qui a décidé de ne pas vraiment sectoriser les univers. Et j'y suis allée en me disant, de toute façon...
Mais qui dit ça ?
Speaker 1 (21:31.928)
On verra si jamais ça plait pas, mais au pire de toute façon, qu'est-ce que je risque à non. Donc je suis allée le voir et Oscar a accueilli le travail très rapidement, d'abord parce que c'est des personnes qui sont curieuses et qu'effectivement, les galeries sont des personnes qui sont souvent très chargées, qui reçoivent énormément de mails. Donc ça, pense qu'effectivement, ça peut agacer à certains moments. là, je suis venue avec mes tableaux sous bras et il me dit...
Bon ben voilà, tu fais plus ces cadres comme ça parce que c'est vraiment moche parce que j'ai fait les 2004 toute seule. Mais une fois que le cadre ça a refait, je te le prends en test et puis voilà.
Sur la timeline, quel moment est-ce ?
Là, c'est extrêmement rapide. Je ne sais pas, trois ou quatre mois après...
Et ton premier vernissage ?
Speaker 1 (22:21.222)
premier vernissage en octobre. c'était avant Noël. Après, ça s'est accéléré avec de l'avant. Après, j'ai eu un autre vernissage dans un espace public, en émouadjain, donc deux mois avant juin. Et puis plein d'autres choses en parallèle, comme des appels à candidature pour des résidences. Et là, j'ai été prise à une résidence.
Donc je commençais une résidence là, pendant un mois, une résidence de territoire. le mi-avril, au moment où je me suis mis vraiment à travailler jusqu'à la fin d'année, les choses ont été très vite parce que j'avais ma réponse pour révélation en octobre, par exemple.
sujet comment tu t'es retrouvé lors de cette biennale révélation ? Comment on passe de j'arrive en juin avec mes trois tableaux sous le bras à Nantes et fast forward 30 plus tard j'apprends que je être exposé à révélation au Grand Palais.
Au début, je ne faisais pas la fièvre. que je me suis dit, déjà dans mon dossier de candidature, j'ai proposé une pièce inédite qui soit en résonance avec le lieu, qui est un lieu monumental, donc amener une pièce monumentale. Donc ça, c'est le choix que j'avais fait. Et on était trois autres artistes aussi, avoir fait le même choix, et on a été mis en relation pour pouvoir avoir un espace commun de trois autres artistes de Nantes. Au début, déjà je n'y croyais pas.
parce qu'il faut candidater plusieurs fois à cette biennale pour pouvoir y accéder. Donc je me suis dit, c'est pas pour là, c'est pas grave, il attendra encore deux ans. Et on se retrouve là avec le projet de dire, bon, OK, tu vas, dois faire du monumentale, mais en même temps, est-ce que tu vas avoir des choses à dire pour le faire et est-ce que techniquement ça va passer ? Enfin voilà, il y a tout un tas de choses qui s'opèrent en amont et qui font un peu le bazar.
Speaker 1 (24:18.318)
Mais là, tu m'as souvent dit, fait, ça, c'est que de la géologistique, Sylvia. Ça, ça se gère. Maintenant, c'est autre chose peut-être qui te freine, mais c'est pas inatteignable. voilà. C'était plutôt des peurs, des peurs personnelles de me dire, on ne t'a jamais vu, tu débarques là de nulle part. Est-ce que tu sûre que tu as ta place ? En plus, j'ai rappelé la personne parce que je n'avais pas l'info écrite et je la retrouvais pas. Je pense que c'est perdu dans les mails ou je ne pas où. Je l'ai appelé deux fois pour être sûre si tu n'es pas planté de dossier quand même.
Donc je vais te dire que je pas dans la caisse des panies quoi, enfin voilà.
les choses se sont passées vite pour toi, a aussi cette identité qu'il y a du mal à rattraper parfois.
Oui, ça va vite. Ça va vite. Et même en disant ça va vite, j'ai peur de me dire, oui, mais parce que tu dis que ça va vite, maintenant ça va ralentir. Je suis toujours dans cette espèce de truc comme ça. Ça va vite et en même temps, moi je disais que ça allait pas assez vite. Tout était lent, j'attendais après tout. Parce que tu déposes des dossiers, tu réponds à des appels, c'est lent. Et puis c'est quand même la grosse école du non dans l'art.
on passe son temps à te dire non, non pas ici, non pas comme ça, non pas maintenant, non plus tard et ça, faut apprendre à le gérer quand même.
Speaker 2 (25:36.846)
tu as fait pour ne pas te décourager.
Vraiment, sais pas. Je pense que parce que plus on me dit non plus j'ai envie d'y aller. Je sais pas. J'ai horreur qu'on bloque une porte, alors du coup j'essaye à côté. Même si parfois il a certains noms qui ont été profitables. Je pense notamment à certaines occasions que je n'aurais pas pu avoir s'il y avait eu un oui sur d'autres choses que je voulais absolument absolument absolument. Et puis finalement c'est non. Ok.
mais qui me laisse la possibilité de pouvoir faire des choses là maintenant et de pouvoir aller dans des endroits où vraiment là c'est vraiment un grand oui et je suis contente d'être là quoi.
Et donc le fameux dicton, quand une porte se ferme, il a une fenêtre qui s'ouvre, avec toi ça se vérifie encore.
Là, ouais. Et ma maman qui dit souvent, c'est qu'il a mieux ailleurs qui t'attend.
Speaker 2 (26:21.952)
Là tu pars en résidence, comment s'annonce la deuxième partie de l'année pour toi ?
Alors là, y a une résidence... très peu de temps après Révélation.
Tu as vendu une œuvre au passage ? Oui. Félicitations. Est-ce que tu as le droit de révéler quelques éléments de pas forcément évidemment les personnes, mais de comment ça se passe dans ces cas-là
Au début, j'étais très contente, après j'ai paniqué, je voulais pas la vendre. Mon compagnon disait de toute façon, à partir du moment où il a quelqu'un qui va la vouloir, tu vas plus vouloir la vendre. Mais après, ce qui est compliqué à gérer, c'est le détachement d'une pièce avec laquelle tu as travaillé, t'as accompagné pendant deux mois. Elle est dans ton atelier, elle est dans tes pensées, elle est dans ton énergie, donc il la laisser. Ça, c'est compliqué.
Et c'est, ben voilà. Là, elle est à Paris, elle est dans une régie. Elle va être installée en intermédiaire pendant un an dans un endroit à Paris pour après rejoindre une résidence privée. Et elle sera visible normalement si tout va bien, mi-juillet pendant un an. Donc après, j'ai des commandes aussi qui se sont déclenchées juste après révélation. Donc là, il que je gère les commandes aussi pour les mois qui vont venir.
Speaker 2 (27:14.03)
Vous où maintenant
Speaker 1 (27:40.11)
et je rentre en résidence. Alors la résidence, j'avais postulé sur cette résidence-là il a deux ans déjà et on m'avait dit non. Je n'étais pas contente. en fait, cette résidence-là, on m'avait dit non. Mais j'avais postulé à une autre résidence sur le territoire à Nantes dans laquelle on a pour construire le foie à bois et modeler la terre de chantier. Et c'est lui qui a été le déclencheur pour mes carreaux, pour passer au fer. Et cette résidence-là, en fait, je me suis repositionnée dessus cette année.
Je me suis positionnée, j'ai été prise. Et avec un autre support. Donc là, ils étaient surpris de voir mon nouveau support. Mais ils ont trouvé aussi la proposition intéressante. Donc en fait, c'est très court le temps entre la fin de révélation et le début de la résidence. Donc je vais naviguer avec des temps de médiation et des temps de production de travailler à l'atelier. Ça va durer un mois. Et après, je travaille tout le mois de juillet, août et je prends des vacances le début septembre. va rejoindre notre fille à Lisbonne et j'espère aussi...
quelques acteurs et actrices du milieu de l'art à Lisbonne aussi. On va voir.
Sylvia ne dit rien mais je sais qu'il a des gros gros projets sous le coude. va pas dévoiler les choses tant qu'elles ne pas faites, ça on respecte. Mais dites-vous que ce vous entendez là c'est la partie émergée de l'iceberg. C'est tout ce qui est en on, mais il y a beaucoup de off qui se dévoilera au fur et mesure si vous suivez Sylvia. Est-ce que tu as un projet d'exposition, de montrer ton travail d'ici la fin de l'année ? Oui et non.
Il y a des pourparlers, Ok. En fait, il a des pourparlers. J'aimerais bien refaire un open atelier. La première fois, je l'ai fait assez en octobre l'année dernière. J'ai fait un peu en mode pas trop assumer le truc.
Speaker 2 (29:28.106)
D'accord. Et si tu revenais dans cinq ans, qu'est-ce que tu voudrais pouvoir me dire ?
Et écoute, dans cinq ans, j'aurais installé une pièce monumentale en face du Palais Tokyo. J'aurais mon atelier... Je peux pas dire Lisbonne, si mon père l'écoute, il va être fâché, mais j'aurais mon atelier sur le bord du Teige. ? Parce qu'on est nordistes. Fatiguistes. Oui, et puis mon travail aura fait le tour du monde. Ou le de l'Europe d'abord, tour du monde plus tard.
il serait paché
Speaker 2 (30:02.606)
Le rap c'est déjà dans les tuyaux
Ouais. C'est le du monde,
On va suivre de très près ton évolution et vraiment j'adore suivre ton parcours, c'est un documentaire à ciel ouvert. Donc suivez l'Instagram de Sylvia où tu le postes régulièrement. Où est-ce qu'on peut te trouver ?
ben c'est Sylvia Pires-Darocha, l'Instagram. Et le site c'est SylviaPiresDarocha.fr, tout simplement.
Merci beaucoup Sylvia, on te souhaite tout le meilleur pour cette deuxième partie d'année. Tu nous diras quand on peut voir ta pièce et on ira la voir avec les fans. Merci pour ton temps et je te dis à très vite.
Speaker 1 (30:33.23)
...
Speaker 1 (30:39.883)
Avec plaisir.
Speaker 1 (30:45.331)
Merci Kasia, à très vite aussi.
Et bonne semaine à tous !
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