Kasia (00:00.431)
Tu vois c'est ça le paradoxe. Quand tu te donnes pour objectif de faire un truc excellent, très souvent tu fais un truc en dessous de tes attentes qui n'est pas du excellent et qui te déçoit. Mais quand tu te donnes pour objectif de faire quelque chose qui est acceptable, je dis pas médiocre, dis pas passable, juste acceptable. C'est acceptable pour le client, c'est acceptable pour toi, ce n'est pas le travail de ta carrière mais c'est acceptable. bien justement c'est là que très souvent tu réalises des choses surprenantes qui vont au-delà de ce que tu avais imaginé au départ. Vous écoutez bien à mon compte.
le podcast Business et Bien-être pour les indépendants qui veulent transformer leur activité en une source de revenus réguliers, d'impact et d'épanouissement. Je m'appelle Kasia, je suis à mon compte depuis 2009 et je suis bien placée pour savoir qu'être indépendant, c'est une aventure passionnante. Mais parfois, c'est aussi se sentir seul face à des défis complexes. Trouver des clients, jongler entre les projets pro et la vie perso, ou encore traverser des périodes de doute et de creux, surtout quand on est hyper sensible et cérébral comme moi.
Dans ce podcast, je partage des stratégies concrètes pour se faire connaître et signer plus de clients, des outils pour calmer les ruminations et les montagnes russes émotionnelles, ainsi que des interviews d'indépendants inspirants qui montrent les mille une façons de s'épanouir à son compte. Alors si tu veux plus de clients, plus de plaisir et plus de sécurité dans ton activité indépendante, écoute l'épisode d'aujourd'hui.
Kasia (01:20.432)
Hello, bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. Aujourd'hui, on va parler d'une situation dans laquelle tous les entrepreneurs, tous les indépendants, tous les artistes et créatifs peuvent se retrouver un jour, qui est celle du perfectionnisme du débutant. C'est la situation dans laquelle on se trouve quand on démarre une nouvelle discipline. Donc nos compétences sont au mieux à niveau basique et au pire, on n'a pas de compétences du tout. On ne sait pas du tout dans quoi on met les pieds. Autant parfois, on est porté par l'optimisme naïf qui nous fait dire non, mais ça va aller, ça va le faire, il juste que je me lance.
Autant parfois, il n'y a pas de naïveté, il a pas d'optimisme. On voit bien le gap entre ce qu'on est capable de produire et ce que le marché diffuse. Et donc, ce n'est pas une situation qui est confortable du tout, surtout quand on a la conscience que nos compétences ne sont pas du tout au niveau de notre désir, de notre ambition. Et c'est précisément un phénomène dont a très bien parlé Ira Glass, son nom ne te dit peut-être pas grand-chose. C'est un producteur de radio américain qui est notamment le créateur de l'émission culte This American Life.
Outre le fait que son émission a été un succès phénoménal, il a beaucoup parlé du processus créatif, il a notamment parlé de ce décalage entre le goût, c'est-à-dire ton goût artistique, ton goût esthétique, et par extrapolation ta vision, fait, ton ambition et tes compétences techniques à moment donné. En le paraphrasant un petit peu, gros ce qu'il dit, c'est que personne ne le dit aux débutants, et j'aimerais qu'on me l'ait dit à moi quand j'ai démarré, mais tous ceux qui font un travail créatif le font, choisissent, vont dans cette direction parce qu'ils ont du goût.
ils ont un certain sens esthétique, ils ont une certaine vision, mais pendant plusieurs années, quand on se lance, il existe un écart, car ce qu'on produit n'est pas à la hauteur de notre vision, n'est pas à hauteur de notre goût. Et c'est ça justement qui nous fait souffrir quand on est débutant. Et la seule façon de combler cet écart entre nos compétences techniques et notre vision, c'est de pratiquer et de produire beaucoup. Et c'est justement pour ça que je fais cet épisode, parce que dans ces moments-là, il est tellement tentant de se dire
non en fait j'ai pas le talent qu'il faut, ou ça va prendre tellement de temps pour moi de rattraper le niveau que ça ne sert à rien de me lancer, mais aussi de succomber au perfectionnisme internalisé, de s'empêcher par exemple de démarrer une activité ou de vendre des productions. Le perfectionnisme c'est une tendance excessive à rechercher la perfection. Ce que ça veut dire c'est que les personnes perfectionnistes estiment que déjà une la perfection peut être atteinte mais qu'en plus elle doit être atteinte impérativement.
Kasia (03:44.207)
et que tout ce qui est rien moins que la perfection est absolument indigne d'être produit, d'être montré. Et c'est là que j'ai quelques objections, qui sont celles que notre goût esthétique personnel ne reflète pas forcément ce que le marché recherche ou demande. Et la seule façon de savoir où est-ce qu'on se situe sur le marché, c'est de proposer ces produits à la vente. Même si on démarre. Même si ça ne fait pas très longtemps qu'on fait ça. Tu pourrais avoir des surprises. Quelque chose que toi pas simple tu n'achèterais pas.
parce que ton goût esthétique est ce qu'il est et tu as une vision qui est assez sophistiquée. Donc ce n'est pas parce que toi tu ne l'achèterais pas que quelqu'un d'autre ne pourra pas flâcher dessus et se dire c'est exactement ce qu'il me faut. Mais quand tu te laisses bloqué par ces voix paralysantes dans ta tête qui te disent non mais c'est pas assez bien, de quel droit tu oserais mettre ça à la vente, tu ne vas jamais avoir ce feedback. Ou tu ne vas pas persévérer, tu n'as pas finalement atteint ce niveau de compétence technique qui est exigé pour faire ce que tu veux vraiment. Quand on se sent paralysé,
En général, c'est parce qu'on est en tension entre des valeurs ou des objectifs contradictoires. Et effectivement, quand on est débutant, on a plusieurs valeurs qu'on peut suivre à la fois. D'un côté, il y a la valeur excellence. J'ai envie de bien faire mon travail. J'ai envie de produire quelque chose qui est beau, qui est utile, qui va vraiment servir aux gens et qui va vraiment apporter de la valeur, en j'entends, à mes clients. Mais de l'autre côté, on peut aussi avoir une valeur efficience, qui est celle de j'ai envie de réaliser mon projet et j'ai envie de concrétiser mon rêve.
j'ai envie de soumettre ma production au feedback du marché et voir ce qui en ressort. Et potentiellement, ça peut aussi aller jusqu'à, en fait là j'ai besoin de gagner ma vie. Il va y avoir un arbitrage qui devrait être fait entre mon désir d'excellence et mon besoin de gagner de l'argent. Par-dessus de tout ça, il y a en plus la peur de montrer quelque chose qui n'est pas à la hauteur de ce qu'on aimerait montrer dans l'absolu. Et donc la peur de la critique, la peur du rejet, mais également la peur du jugement à postérieurs qu'on a nous-mêmes sur notre travail.
la peur de ce qu'on appelle le cringe. Quand je vais sur Facebook, ça m'arrive encore, quand je me connecte à Facebook et que du coup Facebook me suggère de revoir des posts que j'ai publiés il 10-12 ans, c'est exactement ce que je ressens dans mon corps. C'est cet effet de cringe de comment est-ce que j'ai pu publier ça, comment j'ai pu écrire ça, mettre cette photo là, mettre ce statut là, je ne comprends pas. Et justement quand on est débutant, on sait que dans quelques années on va trouver ça cringe. On voudrait aller directement à la phase où on se promène
Kasia (06:12.499)
experts dans notre domaine, on est très à l'aise, très sûrs notre, non seulement de notre goût, de ce qu'on recherche, mais aussi de nos compétences techniques. Malheureusement, c'est pas possible. La seule façon d'arriver à élever nos compétences techniques, c'est de produire en quantité. J'en ai déjà parlé, mais je le rappelle parce qu'elle est vraiment éclairante. C'est l'expérience du professeur de poterie qui a été rapporté dans l'ouvrage Art and Fear de David Bells et Ted Orland, publié en 1993. Il s'agit d'un professeur de cours de céramique dans une école d'art aux États-Unis.
qui a décidé au début du semestre de diviser sa classe en deux groupes. D'un côté il y avait le groupe A qui l'a appelé le groupe quantité qui serait uniquement noté sur le poids total des pièces produites. Dans ce groupe là, plus on produisait, peu importe la qualité des oeuvres produites, plus on avait de chances d'avoir une bonne note. En gros pour avoir un C qui a la note moyenne, il fallait produire 30 livres de céramique, 40 pour avoir la note B et 50 pour avoir la note maximale. Et le groupe B qui l'a appelé le groupe qualité
serait noté sur une seule œuvre. Une seule œuvre remise à la fin du semestre. Donc pour avoir un A, fallait que cette œuvre soit vraiment sublime, parfaite, irréprochable. Et donc, pendant tout le semestre, le groupe A s'est mis à produire, à sortir de pot après pot, en expérimentant sans se soucier que ce soit beau, moche, utile, inutile. Juste, il fallait sortir du pot. Et de l'autre côté, le groupe Qualité a passé des semaines à réfléchir, à conceptualiser, à dessiner, à essayer des trucs, mais sans jamais vraiment entre satisfaits.
à chercher la meilleure idée, la technique parfaite. À la fin du semestre, sans grande surprise, c'est le groupe A qui a obtenu les meilleures notes, donc le groupe quantité, mais non seulement ils ont eu les meilleures notes, mais c'est eux également qui ont produit les meilleures pièces. Même si on comparait la meilleure pièce du groupe B aux pièces du groupe A, les pièces du groupe A étaient quand meilleures. La morale de l'histoire, c'est que à force de faire et à faire sans pression, ils ont intégré des gestes, ils ont expérimenté des choses et ils se sont largement améliorés.
Et c'est ça la leçon à retenir en fait, c'est que la qualité, l'expertise qu'on recherche tous, elle vient de la quantité. Et de toute façon, quand tu es entrepreneur, quand tu vis dans la réalité des choses, tu n'as pas les moyens d'être trop perfectionniste. Surtout si on se lance, on va dire après le cursus scolaire, c'est à dire en reconversion, quand on a déjà avancé dans une certaine carrière, on se dit idéalement ce qui serait bien, c'est que je passe peut-être trois, quatre, cinq années à peaufiner mon art et puis au moment où je suis prête, je me lance. Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça. Ça fonctionne même dans sens inverse.
Kasia (08:41.682)
c'est que tu te lances et parce que tu t'es lancé, ça t'oblige à peaufiner ton art et à t'améliorer rapidement, à te confronter au regard du marché et donc à transformer ton outil de travail et ta compétence technique en métier tout simplement, en profession. C'est pour ça que je fais cet épisode de podcast pour savoir où est-ce qu'on pose les curseurs. Comment est-ce qu'on arbitre entre notre désir d'excellence et la nécessité de produire en quantité, peut-être même parfois de vendre nos productions ? Quand est-ce qu'on décide de prendre notre temps
parce que c'est vraiment crucial d'être au moins satisfait de ce qu'on produit. Et quand est-ce qu'on peut accélérer et lâcher sur le perfectionnisme ? Je vais essayer de répondre à ces questions au fil de cet épisode. Et je t'invite aussi à écouter l'épisode sur la procrastination créative qui te donne trois outils pour passer à l'action. Pour sortir de cet état mental de paralysie et pour commencer à produire, même quand tu as très très peur de faire quelque chose d'insuffisant. Je sais que la stratégie, de toute façon, c'est de pratiquer.
même si tu ne vends pas tout de suite, même si tu ne montres pas tout de suite ton travail, de toute façon il faut que tu produises. Donc la première chose qu'on va faire c'est un état des lieux. C'est qu'est-ce que j'ai envie de et qu'est-ce que je suis capable de créer à l'instant T aujourd'hui. Et on va toujours, toujours partir de ce qu'on sait déjà faire. Et même si on n'est expert en rien, il y a sans doute des choses dans lesquelles tu es déjà plus à l'aise que d'autres. Même si tu sors de formation, même s'il a encore un océan de savoirs à accumuler sur tel ou tel sujet.
tu as probablement un point de départ. Et je te conseille de rester dans cette zone où tu te sens déjà un petit peu à l'aise et d'essayer de trouver une forme de maîtrise là-dedans. Ensuite, pour ne pas sombrer dans le piège du perfectionnisme, je t'invite à penser les choses en termes de version ou de cycle. De ne pas penser en termes de chef-d'oeuvre par exemple, de pièces uniques qui va être réalisée, encadrée, qui ne va plus jamais bouger et ensuite tu vas passer à autre chose. Non, en général ce qui se passe c'est qu'en apprenant une nouvelle compétence,
tu fais plein de productions, plein d'exercices, plusieurs itérations qui chacune t'apportent quelque chose. Deuxième chose, c'est comment on réconcilie notre désir d'excellence avec la faiblesse, voire l'insuffisance de nos compétences techniques ? Et bien justement, en évitant le perfectionnisme. Le perfectionnisme se niche au niveau de nos attentes. On attend, on exige de nous-mêmes un résultat irréprochable alors même qu'on sait que ça ne pas être irréprochable. Donc qu'est-ce qu'on fait ? On va lever cette exigence d'irréprochabilité.
Kasia (11:09.236)
on va essayer de faire de notre mieux, c'est à dire vraiment de viser l'excellence mais dans un cadre un peu plus restreint. Par exemple, récemment je me suis mise au crochet. Alors je n'avais absolument pas besoin d'une nouvelle passion créative mais voilà, j'ai été happée en cette période d'automne par les petites citrouilles en crochet trop mignonnes et quand j'ai essayé de faire le tuto pour en faire une chez moi je me suis rendue compte mais en fait il faut d'abord que j'apprenne à crochet. Et ça c'est un très bon exemple parce que j'ai voulu tout de suite me lancer dans une citrouille, ok ? Une petite citrouille mignonne.
tapes citrouille en crochet et tu vas voir des images, je peux même t'en envoyer une parce que elles sont là juste pendant que j'enregistre cette épisode de podcast, je suis en train de les regarder. Mais bref, le perfectionnisme c'est de se dire je vais commencer le crochet et puis je vais faire direct une citrouille. perfectionnisme slash optimisme naïf. Mais très vite on se rend compte, mais je sais pas faire les points de maille serrée, je sais même pas faire une ligne, comment veux-tu que je fasse une citrouille ? Donc première étape, c'est que je vais essayer d'apprendre à faire le point principal qui est la maille serrée.
et une fois que j'ai appris à faire le point en mailles serrées correctement, j'ai appris à faire le point en mailles coulées. Et finalement faire les points c'est pas le plus difficile, je me suis rendu compte que le plus difficile c'était de faire les lignes et les changements de lignes et de rester focus sur le nombre de mailles. Parce que si je saute une maille, mon ouvrage va être inégal, il va y avoir des trous, ça va pas avoir la belle forme régulière que je veux et il faudrait que je décousse pour recommencer. Et là pour honorer ma valeur d'excellence, c'est à j'ai envie de bien faire, il faut que je prenne mon temps.
il faut que je renonce à une autre valeur qui m'est chère qui est celle d'efficience. Parce que bien sûr j'ai envie d'avoir ma citrouille qui est prête si possible tant que l'automne dure encore. Parce qu'après on va entrer dans le Noël, ça va être une autre paire de manches. J'ai un désir d'efficience, j'ai envie que ce soit rapide, mais je me rends compte que à ce moment là, quand je débute, ce désir d'efficience il n'est pas productif. Et donc je vais prendre mon temps. Mais tu sais ce qui est drôle ? C'est que en procédant ainsi, en une semaine j'avais fait ma citrouille. En faisant à peu près une heure de crochet par jour,
qui est bien avec le crochet c'est que tu peux le faire en conversation, peux le faire le soir dans le lit, tu peux le faire en voiture, c'est assez facile de l'emmener partout. Mais bref, en me donnant du temps pour maîtriser le point, à la fin de la semaine j'ai fait deux citrouilles. Au final tu vois ça ne m'a pas demandé tant de temps que ça. Mais si j'avais voulu direct attaquer la citrouille avec un point qui n'était pas idéalement maîtrisé, tu me diras je pense que j'aurais pu vivre avec si tu veux. Mais comme je me suis dit peut-être que j'aurais envie de faire d'autres choses en crochet, ça vaut le coup pour moi d'investir dans cette compétence.
Kasia (13:35.606)
parce que je la réutiliser. Et justement, je vais me servir de ce point pour aller à l'argument suivant qui est celui de l'arbitrage. Parfois, va falloir que tu arbitres entre les domaines, les productions où ça vaut le coup de prendre ton temps et donc de retarder la mise sur le marché par rapport à d'autres où non, là vraiment, il y aller, il faut produire. Et cet arbitrage, moi je le fais de façon assez simple en deux questions. La première, c'est le facteur répétition et le deuxième, c'est le facteur impact.
Combien de fois vais-je utiliser ce contenu, cette production, cette offre ? Et quel est l'impact potentiel, l'impact de réputation ou l'impact commercial que ça va avoir ? Là, tu vas avoir une matrice qui va se former. Des choses que tu vas faire une fois qui ont un énorme impact, comme d'être intervenant sur un salon, d'être invité sur un podcast, c'est un one-shot, mais c'est un fort impact réputationnel, voire commercial. Tu vas avoir des choses qui, c'est des one-shots et c'est un impact assez faible, typiquement le post Instagram.
Je suis désolée mais un post Instagram ça ne mérite pas que tu passes des heures dessus. Pour moi 15 à 20 minutes ça devrait être suffisant. Le max au delà duquel je refuse d'aller c'est une heure. Et encore je trouve ça beaucoup. La logique derrière c'est que la durée de vie d'un post Instagram est extrêmement courte. À moins que tu l'épingles sur ton profil, il va durer entre quelques heures à quelques jours. Donc ce n'est pas très grave s'il est mauvais. Ce n'est pas très grave s'il n'est pas à la hauteur de mon exigence d'excellence. Tu ce que je veux dire ? Mais à l'inverse, si je sors un nouveau produit,
que j'ai l'intention de vendre pendant les deux trois prochaines et que je n'ai pas envie de changer à chaque fois, je vais mettre de côté mon désir d'efficience. Je vais rechercher l'excellence parce que l'impact est immense, parce que c'est un produit à forte valeur ajoutée. Donc ça mérite un peu plus de temps. Mais tout en disant ça, j'amène tout de suite une nuance qui est celle de la qualité finale d'une offre, d'un produit ou d'une oeuvre d'art. Elle ne vient pas du temps passé littéralement sur une version.
mais du nombre de répétitions et de versions que tu fais. Pour revenir à cette expérience du professeur de céramique, il aurait mieux valu pour le groupe B produire 10 à 15 pièces sur le même concept plutôt que de passer 10 à 15 heures sur un seul concept sur une seule pièce. La qualité finale que tu vises, va venir du nombre de répétitions que tu as faites. Donc tu as intérêt à aller rapidement au bout d'une version pour pouvoir commencer la deuxième. Plutôt que d'y passer un mois d'affilée, il vaut mieux te donner deux semaines pour faire ton site web aujourd'hui.
Kasia (16:03.425)
et deux semaines dans trois mois pour faire une mise à jour. C'est là finalement que tu peux trouver une réconciliation entre ton désir d'efficacité ou d'efficience et ton désir d'excellence. Les cas les plus intéressants et aussi les plus complexes sont ceux qui sont à l'intersection de plusieurs facteurs et qui tombent à peu près au milieu. Donc comment faire quand tu bosses sur un truc ? Ce n'est pas la chose la plus cruciale de ta carrière, mais en même temps, ce pas dénuer d'impact non plus. Ce ne sera pas un one shot, mais tu n'as pas de garantie que ça ait un retour sur investissement immense.
Donc, comment faire dans ces cas-là ? bien, tu vas passer par ce que j'appelle la mention assez bien. La mention assez bien, c'est un processus qui te force à définir des critères précis qui vont te permettre d'évaluer ton travail et de savoir si tu vas dans la bonne direction ou pas. La mention assez bien, c'est un outil qui peut vraiment te permettre de non seulement débloquer l'action, mais aussi de progresser assez rapidement. Voilà pourquoi je le travaille avec toutes mes clients perfectionnistes et elles m'en disent beaucoup de bien. Donc, voici comment ça se passe. Le point de départ, c'est ton brief.
Qu'est-ce que tu dois faire ? Tu vas décrire à quoi va servir ce que tu t'apprêtes à créer. Ça inclut bien sûr une œuvre artistique dont l'utilité ça pourrait être par exemple de compléter une collection ou une exposition que tu prépares, de s'insérer dans un fil narratif ou de montrer dans ton catalogue artistique que tu peux par exemple faire des grands formats ou à l'inverse des petits formats. À quoi va servir ce que je m'apprête à créer ? Quel va être l'impact potentiel à la fois réputationnel et commercial ?
pour savoir déjà si c'est important ou pas que tu y consacres du temps. bon, ça normalement tu l'as fait à l'étape d'avant. Ensuite, tu vas décrire dans l'absolu si je n'avais aucune barrière, aucune limite et qu'il aucune censure. Comment je voudrais pouvoir répondre à ça ? Qu'est-ce que je voudrais créer ? Ce serait quoi la définition de l'excellence pour moi à ce moment-là ? Et tu vas lister très précisément ta vision d'excellence. Sans te censurer, sans penser à ce qui est possible ou pas à ce stade, on le fera juste derrière. Donc tu vois, t'as pas besoin de le faire ici. Ici,
Cette question-là est vraiment ultra ouverte et elle va te forcer à déjà commencer à conceptualiser, mais aussi à poser des mots sur ce que tu appelles excellence ou maîtrise, histoire que ce soit pas des mots creux dans ta tête qui t'emprisonnent. Une fois que tu as définie cette vision, tu vas définir ton cadre de travail. Qui comporte les délais ou le temps disponible que tu as pour le faire, le budget ou les ressources à ta disposition, ton niveau de compétence et tes ressources
Kasia (18:27.065)
Ça peut inclure des personnes auxquelles tu peux demander de l'aide, ça peut inclure du matériel, des applications pour aller plus vite ou des tutos pour apprendre à faire toi-même. Ton brief mention à ces biens, ça va être ce que tu peux faire pour aller dans le sens de la réponse que tu aimerais offrir mais avec les moyens dont tu disposes. Tu ne vas jamais te juger sur la qualité de ton travail dans l'absolu. Tu vas toujours le mettre en rapport avec ce cadre avec lequel tu travailles. Parce que ce que tu vas produire si tu n'as que deux heures,
ça va pas être la même chose si tu as 10 heures voire plus. Et donc tu vas décrire à quoi doit ressembler ton projet pour être acceptable. Je sais que c'est pas ce que tu veux. Toi ce que tu veux c'est créer un projet excellent. Mais on l'a vu, quand on fait l'inventaire de ton cadre de travail, ce n'est pas possible de livrer une version excellente à ce stade. Puisque tu démarres, puisque tu n'as pas le temps et le nombre de répétitions idéalement requis pour ça, il va falloir que tu te contentes d'un truc en dessous. Mais ce qui peut te consoler, c'est que ce ne sera pas la dernière itération.
c'est de pouvoir essayer rapidement de faire autre chose ou de faire mieux. Et très souvent, ce que je constate en travaillant sur la mention assez bien avec mes clientes, c'est que le fait de se donner comme objectif une version qui est acceptable et non pas excellente, d'où l'idée de mention assez bien, la pression retombe et dans cet espace de liberté sans pression, notre produit va finalement au-delà des attentes. Tu vois, c'est ça le paradoxe. Quand tu te donnes pour objectif de faire un truc excellent, très souvent tu fais un truc en dessous de tes attentes.
qui n'est pas du tout excellent et qui te déçoit. Mais quand tu te donnes pour objectif de faire quelque chose qui est acceptable, je dis pas médiocre, ne dis pas passable, juste acceptable. C'est acceptable pour le client, c'est acceptable pour toi, ce n'est pas le travail de ta carrière mais c'est acceptable, bien justement c'est là que très souvent tu réalises des choses surprenantes qui vont au-delà de ce que tu avais imaginé au départ.
Voilà pourquoi quand tu es débutant, même si tu vises l'excellence, tu dois fait mettre de côté tes ambitions et ton goût esthétique pour viser la répétition, pour viser la rapidité de mise sur le marché et utiliser la mention assez bien pour cadrer ton travail. Ce que ça donne en pratique, justement pour reprendre l'exemple d'un post Instagram qui peut faire perdre beaucoup de temps, le brief c'est de faire une publication pour entretenir le lien avec ton audience, tes abonnés, pour leur donner des nouvelles.
Kasia (20:45.563)
pour leur montrer ton travail. Parfois, brief peut être plus spécifique. Par exemple, faire un poste qui promeut un service que j'ai fait, faire un poste pour partager un témoignage, c'est encore plus spécifique. Mais admettons que le brief ici, ce soit publier un poste qui soit une vidéo de 30 secondes. Si je m'écoute dans ma version no limit, ce serait comme un mini-film réalisé avec ma caméra, monté sur première, avec des transitions, avec une belle voix off, une belle lumière. Ça, serait ce que je voudrais idéalement publier.
Quand je regarde ensuite mon cadre de travail, on n'est pas du dans les clous. Certes, j'ai le matériel. Ça, je l'ai gardé de mon passé de productrice vidéo. J'ai encore du matériel chez moi que je pourrais sortir. Mais pour moi, au vu de l'impact d'une vidéo, compte tenu du fait que je ne suis pas une créatrice de contenu en réalité, je suis avant tout une coach qui utilise le contenu pour se faire connaître et pour parler de ses services. Et compte tenu aussi de la durée de production et du fait que je sois pour le moins seule, j'ai décidé que cette vision-là, elle n'allait pas être possible.
Alors qu'est-ce qui est possible ? Ma mention assez bien, c'est une vidéo où je vais réutiliser des clips vidéo que j'ai déjà tournés, ou bien des vidéos de banque d'images vidéo, par dessus lesquels je vais enregistrer une voix off, avec le même micro avec lequel j'enregistre mon podcast, pour que ce soit qualitatif quand même, et que je vais publier en moins d'une heure. C'est ça ma mention assez bien. Et si je me concentre uniquement là-dessus, je n'ai pas de paralysie. Le processus est fluide. Et toi aussi, ça peut être ton cas.
Moi ce que je voudrais cette semaine, c'est que tu testes ce concept de mention assez bien. De définir ton brief, de exprimer ta vision d'excellence, mais aussi de regarder avec pragmatisme les moyens dont tu disposes et de définir à quoi correspondrait une version acceptable de ce projet. Et tu vas voir à quel point ça va déverrouiller ce que tu vas voir comme paralysé. Et si ce n'est pas le cas, tu invites à me contacter, à bouquer un rendez-vous conseil avec moi et on va pouvoir en parler.
On va voir à quel point le perfectionnisme t'empêche d'avancer dans ton business, dans ton activité créative et artistique. On va identifier sa source ou ses sources, s'il y en a plusieurs, et voir quel serait le meilleur plan adapté dans ta situation par rapport à tes objectifs pour avancer malgré tout. Et ça tu le trouveras sur mon site web, sur bienamacount.com slash contact.
Kasia (23:04.757)
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. J'espère que cet épisode t'a été utile. Si c'est cas, n'hésite pas à laisser un commentaire, à partager ce podcast ou même à faire un petit message, ça me fait toujours plaisir. Je te souhaite une très très bonne semaine. Prends bien soin de toi et de ton business.
Kasia (23:24.701)
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Je te dis à très bientôt pour un nouvel épisode et d'ici là, prends bien soin de toi et de ton business.