Speaker 2 (00:00.44)
Alors notre premier pouvoir, c'est celui de consommateur, de choisir où on consomme, à qui on décide de donner d'autres argent. Moi j'étais très très fan de Lux avant et maintenant je me dis finalement, ai-je envie de continuer à enrichir des milliardaires ou est-ce que je préfère plutôt faire fonctionner l'artisanat local ?
Vous écoutez Bien à mon compte, le podcast business et bien-être pour les indépendants qui veulent transformer leur activité en une source de revenus réguliers, d'impact et d'épanouissement. Je m'appelle Kasia, je suis à mon compte depuis 2009.
et je suis bien placée pour savoir qu'être indépendant, c'est une aventure passionnante. Mais parfois, c'est aussi se sentir seul face à des défis complexes. des clients, jongler entre les projets pro et la vie perso, ou encore traverser des périodes de doute et de creux, surtout quand on est hyper sensible et cérébral comme moi. Dans ce podcast, je partage des stratégies concrètes pour se faire connaître et signer plus de clients.
Des outils pour calmer les ruminations et les montagnes russes émotionnelles, ainsi que des interviews d'indépendants inspirants qui montrent les mille une façons de s'épanouir à son compte. Alors si tu veux plus de clients, plus de plaisir et plus de sécurité dans ton activité indépendante, écoute l'épisode d'aujourd'hui.
Speaker 1 (01:15.182)
Aujourd'hui dans le podcast, j'ai le plaisir de recevoir Moïra Christescu. Moïra est styliste de mode. Elle a créé sa propre marque de robes événementielles écoresponsables et made in Paris. Elle est aussi styliste freelance pour des VIP et sur le défilé, après être passée par de nombreuses maisons de couture comme Karl Lagerfeld, Kenzo ou encore Jean-Charles de Castelbajac. Donc préparez-vous à un épisode 100 % fashion où on va voir s'il est possible de concilier valeurs écologiques et goût du style. Allez, c'est parti ! Bonjour Moïra !
Bonjour !
Ravie de te recevoir dans ce podcast. Ça fait un moment que je veux envie de t'interviewer parce que je te connais dans la vraie vie, c'est vrai, certes, mais tu es aussi une entrepreneur qui incarne beaucoup de thèmes très modernes dans l'entrepreneuriat. À la fois l'entrepreneuriat par passion, l'entrepreneuriat avec des valeurs éthiques et écologiques, et puis l'entrepreneuriat au féminin. Est-ce que tu veux bien te présenter Moïra ?
Oui, bien sûr. Je m'appelle Moïra Christescu. J'ai une marque de robes éco-responsables que je fabrique dans mon atelier à Paris, disponible à la location. Et à côté, suis aussi freelance pour des maisons de couture et je suis aussi professeur à l'école Élisée Mardoeuf d'illustrations de mode, de modèles vivants et de style.
Alors j'imagine que pour en être là où tu es, tu as travaillé dans la mode.
Speaker 2 (02:36.43)
Effectivement. J'ai passé une dizaine d'années dans des maisons de couture variées entre Paris, Londres, New York.
tu as une marque de upcycling, est-ce que tu peux nous dire déjà ce qu'est le upcycling ?
Alors l'upcycling c'est réutiliser des éléments qui ont déjà été produits, comme par exemple des vêtements qui ont déjà été cousus, et du coup de les réutiliser comme matière première pour refaire d'autres pièces. Après moi je fais aussi de la revalorisation textile de manière plus générale, c'est à dire que j'utilise donc aucune matière neuve qui vient d'être produite, mais soit de stocks dormants, de maisons de couture, ça peut être aussi de la seconde main
Je me fournis sur les brocantes par exemple, au Lévis de Grunet.
Et toi tu as un positionnement qui est quand même très couture.
Speaker 2 (03:29.344)
En fait, je fabrique chaque pièce dans mon atelier à Paris. Et, outre le fait que j'utilise que des matières de seconde main, je veux aussi qu'on n'engage pas. En fait, des fois, qui peut se produire, c'est que les gens vont aller couper dans des matières, dans des vêtements déjà existants, reprendre juste un col, juste un bout, et laisser donc énormément de reste, alors que c'était à la base une pièce fonctionnelle. Moi, je veux complètement éviter ça.
et du coup je me suis engagée dans un processus zéro déchet où absolument tout de la matière est utilisé. Donc forcément ça influe énormément sur le design puisque je pars des matières et que je vais les utiliser en entier. Le design est vraiment conçu autour de ça donc effectivement ce sont des pièces uniques et exclusives que je sculpte à même le mannequin.
quel type de pièces tu produis justement.
Un peu toutes les pièces de la garde-robe. J'ai un focus quand même sur les robes, mais j'ai aussi des tops, des harnais, quelques accessoires, des ceintures, certailles. J'ai aussi des jupes, des surjupes aussi que j'aime beaucoup puisque ça permet d'amener un look vers le haut, un look qui sera un look de jour. Une fois qu'on met sa surjupes traînées, ça devient une tenue soirée.
de quelle matière tu utilises du coup.
Speaker 2 (04:48.022)
Alors j'ai une grande passion pour le tulle. J'utilise d'autres choses aussi, la mousseline du satin, mais c'est vrai que le tulle, je l'affectionne particulièrement parce qu'on arrive à avoir des volumes très intéressants, très vite et qui restent légers.
On ne pas trouver ça chez Zara ou H c'est sûr. C'est même l'antithèse de la fast fashion.
C'est assez varié mais c'est vrai qu'on utilise souvent mes pièces pour de l'événementiel. Je peux habiller pour une cérémonie, pour un mariage, une remise de prix, un gala. Et j'habille aussi beaucoup les artistes pour les clips, les séances photos, les pochettes d'album par exemple.
combien de temps tu mets à réaliser une avran ou plutôt une robe.
Honnêtement, c'est assez rare que j'y passe moins d'une journée. Vu que le processus est unique, je pas d'économie d'échelle. J'ai tout le processus complet à chaque pièce. Du coup, je mets un certain temps pour combiner les matières que je vais utiliser, puisqu'encore une fois, je n'utilise que ce que j'ai déjà ou ce que j'arrive à me fournir en locale et en seconde main. Et du coup, je sculpte directement sur le mannequin. Donc en fait, il a un temps qui est incompressible.
Speaker 2 (06:09.802)
de placer les éléments, de les optimiser pour justement maximiser mon utilisation de tissus.
et après je les monte, je les bâtis, c'est terme un peu technique peut-être mais en fait on passe d'abord un fil pour associer toutes les futures coutures avant de les passer à la machine pour que vraiment le résultat soit impeccable. Et après j'aime bien que ça aille aussi dans les finitions, que jusqu'au bout du vêtement tout soit vraiment finalisé. Je mets souvent une petite doublure d'une autre matière qui rappelle celle de l'extérieur, des petits détails comme ça.
qui sont peut-être un petit peu moins visibles, mais que moi j'aime beaucoup garder.
Ce qui m'impressionne, c'est ta créativité quand il s'agit de réexploiter le tissu. Le zéro déchet, c'est pas évident comme ça de se dire il n'y aura pas de chute, qu'est-ce que tu fais des filles, des des bouts coupés, mais toi tu arrives à les réutiliser.
à base, je sais déjà qu'il en est pas, des restes. je conçois, par exemple, je me dis tiens, je vais mettre un volant, je vais essayer de pouvoir couper la jupe et le volant dans la même largeur de tissu pour ne pas créer de reste. Après, on est humain, des moments, il y en a quand même des chutes. Et ces chutes-là, j'ai pas mal de techniques différentes. peux les utiliser en broderie, des petits éléments qu'on va venir froncer ou qu'on va venir rajouter dans une broderie. On peut aussi les amalgamer.
Speaker 2 (07:35.05)
pour créer une nouvelle matière. Alors je fais ça à la fois avec les tissus, mais je fais ça aussi avec les bouts de fil. Oui, parce que je vais jusqu'à réutiliser les bouts de fil. Vraiment, au bout. C'est promis.
Et d'où te vient cet engagement pour une mode responsable ?
Je pense que je l'ai vraiment toujours eu. Quand je faisais mes études à Londres, faisais déjà partie de l'association People and Planet. J'ai travaillé une dizaine d'années dans différentes maisons de couture. Du coup, j'y ai vu le gâchis exponentiel qui est fait. Il faut savoir qu'on deux à quatre collections par an, voire même plus pour certaines, mais en moyenne. Et du coup, chaque saison, on va aller sampler des matières dans des salons.
on reçoit les échantillons, on en choisit certains, pas tous, et à la fin de la saison, tout part à la poubelle. Moi évidemment, c'était quelque chose que je trouvais complètement inacceptable, donc je me suis battue pour qu'on en fasse quelque chose. On les a donnés à des écoles, on les a donnés à des jeunes créatifs, mais j'ai quand même vu que la volonté d'être éco-responsable n'était pas du tout là. Plein de ces entreprises ne recyclent pas parce que c'est en fait gratuit pour nous, civils, mais les entreprises doivent payer pour recycler.
Et plein d'entreprises réellement n'y consacrent pas ce budget, ce qui est assez scandaleux.
Speaker 1 (08:56.6)
moi je savais pas que les entreprises devaient payer pour recycler leurs vêtements.
Non, je parle du papier, encore pire. Même le papier n'est pas forcément recyclé. Pour moi, vraiment créer comme ça n'a pas de sens. C'est aussi pour ça que j'ai eu besoin, à moment donné, de créer ma propre marque pour travailler plus en accord avec mes convictions.
J'ai une question quand pratique, est-ce que c'est pas trop dur ? Parce que si chaque modèle que tu vends est unique et que tu passes au moins une journée et que tu as énormément de recherche, évidemment les matières premières que tu achètes sont aussi locales.
Oui, vrai que j'ai aussi cet engagement-là de me fournir qu'à Paris, voire région parisienne, et de manière décarbonée, c'est-à-dire en transport en commun, en vélo ou avec mes petites jambes. Est-ce que je me suis mis beaucoup de contraintes Oui, sans doute. Mais en même temps, si j'allais le faire, j'allais le faire à 100 %, j'avais vraiment pas envie d'être dans le compromis là-dessus. J'essaie aussi du coup de proposer des solutions un peu alternatives pour que mes pièces puissent rester accessibles.
et c'est aussi pour ça que je propose de la location. Alors aussi par conviction écologique parce que je pense que quand on porte une pièce événementielle, notamment à un mariage, c'est souvent une pièce qui va traîner au fin fond du placard et qu'on ne jamais remettre, ce qui est quand même très dommage. Dans ce cas-là, autant privilégier la location.
Speaker 1 (10:16.494)
Je trouve que c'est un très beau prolongement de tes pièces d'avoir des matières qui sont surcyclées mais qui en plus ne vont pas être à usage unique.
Ce qui compte beaucoup pour moi, c'est aussi la longévité du vêtement. Je trouve qu'on a perdu ce rapport-là qu'il y a eu à une époque avec nos vêtements, avec notamment l'arrivée de la fast fashion et de l'ultra fast fashion et du consommable. On est moins dans des pièces qu'on va garder, qu'on va faire durer, qu'on va bien traiter, qu'on va peut-être laver de manière un peu plus douce, qu'on va réparer quand elles seront abîmées et garder longtemps et peut-être, pourquoi pas, un jour transmettre.
du coup tu es venu l'idée de proposer des rembours en location.
À vrai dire, c'est venu assez vite dans mon étude de marché. J'ai posé des questions à des clientes que j'avais déjà parce que oui, j'avais un petit peu non officiellement commencé mon activité avant de déposer tout pour avoir déjà un peu créé mon identité et des contacts. Et du coup, on m'a pas mal répondu qu'on adorait mes pièces et qu'on voulait les porter, mais que là où ça coincait, c'était la question du budget.
Or finalement, pour une cliente type artiste, elle ne pas forcément avoir besoin de remettre la pièce. Souvent quand la pièce a déjà été sur une pochette, elle a été identifiée comme telle, et du coup elle ne pas forcément la remettre pour une autre séance photo ou pour des concerts. De la même manière, si elle a utilisé une pièce pendant toute sa tournée, la tournée d'après, elle ne va pas remettre cette pièce. Donc finalement, la location s'est imposée comme une évidence.
Speaker 1 (11:52.938)
Une autre chose très intéressante qu'on voit dès ton site web Myra, c'est que tu proposes des tailles très variées. On peut faire du 42-44 et trouver une belle tenue à louer sur ton site.
on peut faire beaucoup plus que ça aussi, heureusement. Ce que je trouve assez hallucinant dans notre industrie, c'est que notamment les prototypes de la plupart des marques sont proposés en taille 36, qui ne pas à une grande tranche de la population puisque la taille moyenne c'est plutôt 40-42 en France. Et du coup, mon processus de création, moi, est orienté sur l'utilisation maximale des matières et j'en profite pour faire la taille qui me paraît la plus associée aux matières que j'ai.
encore une fois dans cette idée de créer un minimum de chute, mais aussi d'être plus accessible à tout monde, d'être plus inclusif dans la démarche. Je trouverais ça assez horrible que quelqu'un vienne à mon atelier et ne trouve pas sa taille. Donc on essaie de créer autant de tailles diverses que possible.
Tu as tout le monde d'admiration Moïra, en tout cas sur ta façon de rendre la mode qui est un univers industriel extrêmement polluant. crois que ça fait partie des top 3 des pollueurs au monde. Et de montrer qu'il existe des pratiques non seulement écologiques mais aussi inclusives. Question bête Moïra, mais c'est quoi la différence entre le recyclage et le surcyclage ?
Alors ça c'est une super bonne question. Qu'on me pose souvent, est-ce que les gens utilisent recyclage au lieu de upcycling ou surcyclage ? En fait, c'est un processus différent. L'upcycling ou surcyclage, c'est amener quelque chose vers le haut. On sait prendre une matière, l'utiliser comme une matière première et on la retransforme uniquement par la découpe et la couture. En revanche, le recyclage, c'est qu'on va faire intervenir des produits chimiques
Speaker 2 (13:44.712)
ou de manière mécanique pour transformer la matière en elle-même. Tout ça, va exiger davantage de chimie et davantage de produits industriels et de pollution. Donc ce processus-là va être beaucoup plus énergivore et beaucoup moins vertueux.
Oui, en fait toutes les marques disent vêtements créés à partir de matières recyclées. Toi qu'est que tu en penses honnêtement ? Est-ce que c'est une bonne chose ou pas trop ?
pense que c'est quand même toujours mieux que des matières produites à partir de fibres neuves, mais ça reste pas idéal. faut savoir quand même qu'on a produit suffisamment de vêtements pour les six prochaines générations. Donc vraiment, est-ce qu'on ne pas trouver d'autres solutions que d'utiliser du neuf ? Évidemment, si.
et ces fameuses briques de vêtements compressés pour construire des maisons en matière première de vêtements, ce qui est assez dingue quand même.
Oui, peut aussi l'utiliser en isolation.
Speaker 1 (14:47.32)
Qu'est-ce que tu en penses de ce bric?
Qu'est-ce que j'en pense ? En fait, ça dépend. C'est-à-dire qu'il tellement de matières qui se retrouvent sur les plages en Afrique, par exemple, qu'on se dit, tout ce qui peut être utilisé, il faut le réutiliser. Mais moi, que j'ai aussi pas mal vu, c'est des vêtements encore tout à fait utilisables, tout à fait fonctionnels, pas si abîmés ça, ou même des fois complètement neufs, utilisés pour faire des briques. Et là, je trouve qu'on a quand même un problème.
Est-ce que tu me permets de revenir sur ton expérience dans les grandes maisons de couture ? Est-ce qu'on peut citer le créateur phare avec lequel tu as travaillé ?
Oui, bien sûr. J'ai travaillé quasiment 10 ans avec Carla Garfield.
Alors qu'est-ce que tu faisais chez Carla Goffend ?
Speaker 2 (15:30.51)
Alors j'ai commencé très bas et puis petit à petit je suis montée et j'ai fini VIP designer. Je me suis rendu compte petit à petit en fait c'était une partie que j'adorais vraiment habiller les artistes. On intègre leur univers, on essaie de participer à ce que sur scène ils se sentent comme ils doivent se sentir forts, puissants, en confiance et je trouve ça assez passionnant.
Est-ce que tu peux nous révéler quelques célébrités que tu as habillées ?
Alors, on a un pied, Kabila Cabello, Selena Gomez, et avec ma marque aussi, Noémie Merland. Et il n'y a pas longtemps, j'ai travaillé avec Laurine Hila.
Ok. Et t'es comment Carla Garfeld au quotidien ?
Alors il était très chaleureux, même si c'est pas la première impression que les gens ont de lui. Toujours une petite blague, toujours un mot pour chaque personne. C'est aussi pour ça que j'y suis restée longtemps, c'est que ça avait un côté familial, cette entreprise.
Speaker 1 (16:35.758)
Tu veux dire que Carl Lagerfeld c'était pas du tout le diable sa bi en Prada, pour l'occurrence en Chanel ?
Alors c'est pas ce que j'ai dit. Parce que la fameuse scène où tout monde court dans tous les sens, aligne les magazines, met les chaussures à talons, ça c'est 100 % vrai.
Alors comment tu viens, Mayra, au body positivisme, si c'est l'expression consacrée, après avoir travaillé 10 ans avec quelqu'un qui n'était pas franchement défendeur du sujet ?
Oui, tout le monde est multifacette. Comment j'en suis venue à aimer habiller tout le monde ? Je pense que c'est assez naturel. J'aimerais bien que tout monde se sente à son avantage, se sente bien. Moi, je suis assez grande et j'ai passé toute ma vie à des coutes des ourlets pour que les pantalons fassent enfin ma taille. Maintenant, ça change un peu quand même, heureusement, mais vraiment, quand j'étais adolescente, c'était infernel.
ça m'est déjà arrivé d'aller dans des boutiques où je rentrais dans rien. C'est vraiment pas très agréable, donc je voulais que personne ne ressente ça. C'est vrai que j'ai beaucoup d'affection pour Karl, après, c'est pas forcément dire que je sois d'accord avec lui sur chaque point. Pour casser peut-être cette image un peu froide qu'il a, par exemple, pour Pac, il nous écrivait un petit mot et il nous envoya un petit œuf de Pac.
Speaker 2 (17:57.518)
Il avait le petit mot pour chacun et c'est pour ça aussi que le staff autour de lui est resté très très longtemps. La directrice de collection était là depuis 35 ans et c'était vraiment pas une exception.
Comme quoi les apparences sont trompeuses. Parce que quand on entendait parler de lui, c'est vrai qu'il dégageait quelque chose d'un peu plus froid et autoritaire, donc on peut s'imaginer que l'ambiance à la télé était plus militaire, alors que pas du tout.
Non pas du tout. Après il est exigeant évidemment, veux dire à ce niveau là on ne pas l'être et c'est attendu. Mais oui il était sympathique et non l'ambiance était plutôt détendue. Et surtout vraiment ça je crois qu'on le sent par contre dans ses interviews, il avait beaucoup d'humour, beaucoup de répartie et une culture sans fin.
En plus de ta marque Moïra, tu es aussi intervenante d'une école de mode, si j'ai bien compris.
Oui, tout à fait. J'y enseigne l'illustration de mode et le modèle vivant et parfois un peu le style.
Speaker 1 (18:49.996)
Et quand tu vois les jeunes générations de stylistes qui arrivent devant toi, est-ce que déjà tu remarques des choses en particulier sur leur profil, sur leurs engagements et leurs valeurs ? Et qu'est-ce que ça laisse présager pour l'avenir de la mode ?
Globalement, je vois quand même beaucoup de convictions et la volonté de vouloir créer selon ces convictions. Pas forcément toujours les mêmes. Bon, évidemment, l'écologie revient beaucoup. Après, ça peut être aussi la diversité, l'inclusivité. En tout cas, c'est vrai que ça fait plaisir de voir déjà si jeunes, déjà qu'au début du processus, des gens aussi investis. Moi, j'ai pas l'impression, pour être tout à fait honnête, l'écologie, oui, mais la diversité, l'inclusivité, quand je faisais mes études,
Je suis pas persuadée d'y avoir tant pensé. Après, c'est aussi quelque chose qui est dans la société. On parle davantage, donc on est davantage baigné dedans. Mais je trouve que ça reste un message très, très positif.
Et pour toi, qu'est-ce qui fait qu'il a autant de jeunes qui sont attirés par les métiers de la mode ?
Je pense qu'il y a cette idée, une phrase que j'ai beaucoup entendu, Choisis un métier qui te plaît et tu ne travailleras pas un seul jour de ta vie » que je trouve complètement bullshit. Parce que même si j'adore mon métier, je bosse très très dur. Mais je pense qu'il y a quand même ce côté-là de vouloir faire un métier qui nous plaît. Il n'y a pas de la place peut-être pour toutes les personnes qui veulent faire ça. Il faut être honnête, c'est la vérité. Mais au moins d'avoir la chance d'essayer et ça peut marcher.
Speaker 2 (20:18.35)
Moi je viens d'un milieu qui n'est pas du tout artistique, classe moyenne, n'est pas du tout dans le stylisme ou dans la mode avec absolument zéro contact. voilà, étape par étape, j'ai été prise dans une école publique. Après j'ai été prise à Central Saint-Martin, ce qui était pour moi exceptionnel. C'était un défi avec des copines. Tiens, on va postuler en n'ayant absolument pas l'impression qu'aucune de nous serait prise. Et là, finalement si.
jusqu'à intégrer des grandes maisons de couture, jusqu'à habiller les célébrités. c'est possible. Après c'est beaucoup de travail, beaucoup de volonté, c'est ne rien lâcher pendant des années, mais on aurait tort de ne essayer.
En tout cas, je suis d'accord avec toi, c'est qu'on diffuse trop le message que faire choisir un métier passion, c'est entre guillemets ne pas souffrir des désagréments du travail. Comme si, bon, je me fais plaisir, H24, en plus je suis payée pour. Sauf que dans la FA, tu travailles quand même beaucoup.
Dans les faits, Alors je travaillais plus encore quand j'étais en maison de couture parce que, outre les horaires de maison de couture, je travaillais déjà au futur lancement de ma marque, les soirs et les week-ends. Donc effectivement, me faisait un sacré emploi du temps. Maintenant, aujourd'hui, je ne suis concentrée que sur mes propres activités. Donc en soi, je travaille moins, je dors un peu plus.
mais ça reste des horaires qui débordent.
Speaker 1 (21:50.051)
Et justement, comment tu fais pour jongler entre des trois activités professionnelles et ta vie de famille ? Puisque tu as un petit garçon de 3 ans, bientôt 4 !
Oui. Les trois activités, évidemment, il a des moments où tout tombe en même temps et c'est pas l'idéal, mais j'essaie quand même de faire en sorte que ça s'équilibre. Et par rapport à mon enfant, ce qui a surtout changé, c'est qu'à 6h15 tous les soirs, c'est fini. Je ne peux plus travailler, je vais le chercher et voilà, il mettre de côté le travail, ce qui ne veut pas dire que je ne m'y remets pas une fois qu'il est couché.
Mais en tout cas, y a tout un tronçon de la journée maintenant où je ne travaille vraiment plus du tout. Après, il peut arriver que dans les week-ends, je dois en urgence prendre un coup de fil ou répondre à un DM d'une cliente. Ça peut m'arriver de le faire. J'ai entendu il a pas longtemps, mon fils dire à son père, « mais j'aime pas quand maman travaille. Et ça me brise un petit peu le cœur et c'est un peu difficile, mais c'est la vie de môme preneur.
Si certains arrivent à s'organiser en ne mélangeant vraiment pas du tout, ils ont toute mon admiration. J'avoue que pour le moment, je n'en suis pas encore tout à fait là.
Et surtout quand la nounou est malade, il faut trouver une solution de dernière minute.
Speaker 2 (23:09.144)
Alors j'ai une solution incomparable, c'est que l'enfant est aussi un père. Donc je trouve qu'à un moment donné, faut aussi que chacun prenne sa place équitablement dans la parentalité. J'ai la chance, moi, dans mon couple, ça s'est installé assez naturellement, même si des fois, il faut un petit peu recadrer les choses. Et du coup, on essaie de faire au mieux, l'école qui ferme, une asmat malade, un enfant malade.
tous ces cas-là vont forcément arriver un jour ou l'autre, donc il faut arriver à Paris. Ce qu'on fait, même si lui est en CDI, c'est pas forcément moi, indépendante, qui vais pallier au problème. C'est l'un ou l'autre, en fonction des obligations de chacun, on fait au mieux. Après, c'est vrai qu'on m'avait recommandé dans un média training d'avoir toujours une liste de babysitters, parce que les médias sont assez connus pour nous prévenir la veille pour le lendemain qu'on passe à la télé. Et c'est un excellent conseil que je fais.
Ça me fait super plaisir que tu me dises ça sur cette organisation, Maira. Parce que malgré tout, j'ai l'impression que ce n'est pas encore la majorité. Je le vois en tout cas chez mes clientes indépendantes. C'est quand même elles, malgré leur activité qu'elles développent et les responsabilités, les stress que ça peut générer, c'est quand elles qui prennent en charge les enfants dès qu'il a un problème. Avec ce motif que moi je suis à la maison, moi je suis dispo, moi je suis flexible. Et lui non, puisqu'il est au travail et qu'il peut moins facilement se libérer.
Et pourtant tu y arrives. Alors, quels conseils pourrais-tu donner à notre môme preneuse de l'autre côté du micro qui écoute en disant j'aimerais bien que le papa prenne un peu sa part ».
Nous, c'est vrai qu'on en avait parlé en amont d'avoir un enfant, mais après, n'est jamais trop tard pour parler dans le coup. De toute manière, c'est que ça, pense, une réadaptation, une rénégociation des termes jusqu'au bout de la relation. Et en fait, c'est vrai que si on n'y consacre pas ce temps et cette concentration, on risque pas non plus de faire décoller notre activité. C'est important qu'on puisse réellement s'y consacrer et qu'on ne passe pas après tout le monde, parce que notre emploi du temps est plus adaptable.
Speaker 2 (25:19.054)
Ça me rappelle toujours Michelle Obama qui avait l'impression qu'elle se retrouvait tout le temps à s'occuper des enfants le matin, qui a décidé d'aller faire un footing d'une heure tous les matins pour qu'en fait ce soit son mari qui s'oblige à s'occuper des enfants. Des fois il a un côté un peu comme ça où il mettre aussi devant le fait accompli en fait. Non moi j'ai un rendez-vous, là je peux pas donc ton tour !
En fin de compte, quand je t'écoute, j'entends à quel point tu prends ce que tu fais au sérieux. Pour toi, n'est pas juste un side project ou une petite source de revenus, c'est vraiment ton travail. Tu as une vision entreprenariale derrière et tu le mets au même niveau qu'un job salarié. Et c'est ça qui permet d'avoir ces conversations difficiles et de dire, non, fait, je suis désolée, mais il faut que tu gères le petit.
Alors du coup, dis même pas je suis désolée. En fait, on est parents à parts égales. Donc des fois c'est lui, des fois c'est moi. Après évidemment, quand l'un des deux a un impératif, s'il a une grosse réunion avec la moitié de la boîte, il n'y a pas de souci, ça va être moi. Mais du coup, quand moi j'ai un rendez-vous de cliente, c'est aussi une évidence que ça va être lui.
Ok, on arrive gentiment sur la fin de l'interview. Où est-ce qu'on peut te trouver Moïra ?
Alors j'ai un site où vous pouvez voir notamment l'ensemble de mon catalogue qui s'appelle mojera-christescou.com et je suis très active aussi sur les réseaux sociaux, surtout sur Instagram, rebasse mojera-christescou ou même TikTok. Je vous laisserai voir l'orthographe de mon prénom et de mon nom par écrit dans le podcast. Je suis d'origine roumaine et grecque et du coup j'ai un nom assez compliqué mais je n'y suis pour rien.
Speaker 1 (26:54.73)
En même temps, sais qu'à Chakowsinski, ce n'est pas forcément plus facile à épler.
Suivant, on fait la paire.
Merci beaucoup Moïra pour ta présence, pour tes réponses et pour nous avoir montré ton univers très intéressant. Dans cinq ans, si on se retrouve dans un podcast, qu'est-ce que tu voudras pouvoir me dire ?
J'aimerais pouvoir te dire qu'il y eu un changement global parmi toutes les marques de mode qui soudainement se sont mises à stopper le greenwashing mais à changer en profondeur leur système de fonctionnement pour vraiment faire une différence sur notre planète.
qu'est-ce qu'on peut faire en tant que citoyen
Speaker 2 (27:35.694)
Alors notre premier pouvoir, c'est celui de consommateur, de choisir où on consomme, à qui on décide de donner d'autres argent. Moi j'étais très très fan de Lux avant et maintenant je me dis finalement, ai-je envie de continuer à enrichir des milliardaires ou est-ce que je préfère plutôt faire fonctionner l'artisanat local ? Évidemment la réponse est dans la question.
Ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup Mera et à très bientôt.
Merci de l'accueil, au revoir.
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mon programme d'accompagnement individuel où on travaillera ensemble pour poser ou consolider les bases d'un business aligné, épanouissant et surtout rentable. Toutes les infos sont sur mon site www.bienamocom.com Je te dis à très bientôt pour un nouvel épisode et d'ici là, prends bien soin de toi et de ton business.